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S O P H I E D U R I E U X
Cette peinture nous rapproche de son objet avec une sorte de myopie, et le dissout dans une unité végétale, en une duveteuse et mystérieuse apparence. Elle nous attire tout près nous séduit, nous accroche, nous empêtre dans sa touche, et nous abandonne à nos peurs. Nous voilà devenus étrangement muets devant ce bouquet de senteurs un peu trop fortes.
(...) Pour moi, cette peinture qui nous sourit de prime abord, si avenante par ses couleurs vives, qui répand joyeusement ses rouges, ses roses ou violacés parmi des verts tendres ou profonds, dresse étrangement l'image des pièges amoureux où nos existences s'engluent chaque jour, et s'engloutissent éternellement. Les fleurs du début, les fruits qui viennent ensuite. Souvent, beaucoup moins sucrés que prévu ...
Pierre Loze
(...) Une lentille invisible agrandit le sujet, le fait déborder de ses apparences, pour le charger d'un sens, plus exactement d'une sensibilité. Les fleurs deviennent étranges et pour mieux dire étrangères; celles-là qui sortent d'un autre monde, celui que Lewis Caroll découvre en taversant le miroir. Ici c'est une autre nature "telle qu'en elle même la sensualité la change" et qui se donne à voir. Le fruit porte la force d'un matériau. Il exalte une couleur indestructible. La fleur apparait dans un être que nous n'avons pas voulu voir. A la fois fragilité et dureté, proie et agent dévorant ruse de la fraicheur et de la sensualité (...) Il y a dans les fruits et les fleurs de Sophie Durieux le chiffonnement du désir. Celui qui ouvre la plante comme une envie jusqu' à déborder le cadre de la toile (...)
Roger Lallemand
(...) Les eaux reflètent les feuilles mortes, les mousses, elles ramassent la nostalgie du bleu, des eaux claires et chaudes, du bonheur laissé à l'ambiguïté de ses surfaces, de ses couleurs, de sa lumière.
(...) C'est alors comme si le réel était zoomé, agrandi, comme si la focalisation sur un détail renvoyait le fragment à une totalité incomplète - les quatre cases ne correspondent pas parfaitement à un objet impossible, à une image artificielle, répétée, à l'exhibition de la peinture qui est signe et le leurre, le corps mental du visible.
Jacques Sojcher